Bonnes résolutions et JO : même combat !

Un même biais (suroptimisme) pour les conquérir tous !

Tout le meilleur pour cette nouvelle année… Et pour tes bonnes résolutions !

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La saison est ouverte !

Pas celle de la chasse…

Celle des bonnes résolutions 😆

En effet : qui ne t’a pas demandé quelles étaient tes (bonnes) résolutions pour la nouvelle année ?

J’avoue que de mon côté, à part via les posts génériques sur les réseaux sociaux, personne ne me l’a demandé.

Depuis des années, j’ai communiqué à mon entourage que les résolutions, ce n’était pas pour moi.

Pas que je ne me fixe ni objectifs ni projets pour l’année.

Bien au contraire !

C’est plutôt parce que je sais que les résolutions sont des décisions qui sont oubliées en quelques jours.

Et que le retour à la normale est plus fort.

Un ancien collègue adorait d’ailleurs dire : “les résolutions sont d’excellentes intentions oubliées dès le 3 janvier” 😂

Si tu as l’habitude de prendre des résolutions, qu’en penses-tu ?

Et si tu es comme moi, tu te poses peut-être la question : 

Mais pourquoi diable continue-t-on à faire des résolutions ?

Et pourquoi tous les médias continuent de poser la question ?

Je pense que c’est parce que les grandes étapes de vie, comme les transitions d’années ou les anniversaires, sont des moments où on peut se remettre en question.

Et que pour la majorité d’entre nous, nous voulons nous améliorer.

Ce qui est top.

Mais, pourquoi ça ne marche pas ?

Il y a plusieurs raisons à cela :

Suroptimisme, objectifs trop vagues, aucun plan de mise en action, aucun plan de progression, tendance au statu-quo, et j’en passe.

Aujourd’hui, j’aimerais détailler le premier.

Le suroptimisme, ou biais d’excès d'optimisme

C’est un des classiques dans le monde des biais cognitifs.

Et comme ses camarades, il peut nous tromper dans nos décisions et dans nos actions.

Commençons par le commencement.

Le biais de suroptimisme est notre tendance à, comme son nom l’indique, être trop optimiste envers un projet, une situation, ou nos propres compétences.

Du coup, nous évitons d’analyser les failles, les risques, ou les limites…

Et quand nous le faisons, nous avons tendance à les minimiser 😬

En mode “ça va aller 🤞💪”

Il est à noter que ce biais s’active tout particulièrement lorsque le projet, la situation, ou la compétence est difficile à mesurer :

Le projet est tellement grand qu’on ne voit pas les tâches concrètes..

La situation est tellement complexe qu’on ne sait pas par où commencer.

Nous devons faire appel à des compétences peu ou pas mesurables (par ex:  quelle note tu mets à ta capacité de prendre des décisions ?)

A ce stade, tu dois avoir remarqué que les bonnes résolutions, telles qu’on les évoque habituellement, cochent toutes les cases !

Petit florilège issus d’articles et de réseaux sociaux :

“Faire plus de sport”

“Méditer plus”

“Mieux gérer le stress”

“Choisir les bons amis”

“Lire plus”

🤦 🤦‍♂️ 🤦‍♀️ 

Peut-on trouver :

Plus vague ?

Plus large ?

Moins concret ?

Moins mesurable ?

Et tu me vois venir depuis le début 😀 

Le suroptimisme ne s’applique pas qu’aux résolutions de nouvelle année

Prenons un exemple plus lié au monde de l’entreprise : l’excès d’optimisme des créateurs de start-ups.

Les derniers chiffres que j’ai indiquent que 9 startups sur 10 échouent dans les 3 premières années.

Si je les partage à des créateurs de start-up, aucun ne me dira : “je serai dans les 9”

Au contraire !

Ils et elles seront tous en mode : “je sais, mais pas moi” 

Puis ils ajoutent leur raison :

“Parce que mon modèle est très innovant”

“Parce que le marché est mûr”

“Parce que j’ai une super équipe”

Etc.

Soit les mêmes raisons que ceux qui sont dans les 9 😅

Un autre exemple que je partage dans mon livre : lorsque P&G a voulu entrer sur le marché américain de l’eau de javel.

Les équipes ont analysé le marché de long en large, ont défini la meilleure stratégie et le meilleur planning.

Mais ils avaient ‘oublié’ d’analyser ce que pourrait faire leur concurrent principal Clorox.

Résultat : quelques semaines avant le lancement dans la première ville, Clorox a distribué gratuitement des bouteilles à tous les habitants.

Leur donnant suffisamment de produit pour plusieurs mois d’utilisation…

Ouch !

Un dernier exemple : les budgets des gros projets qui dérapent toujours.

Les meilleurs représentants de cette catégorie ?

Les (méga) projets d’organisation des JO.

Une étude de 2020 a montré que sur la période 1968-2016, aucun de ces projets n’a respecté le budget initial.

Et on ne parle pas de quelques pour cent !

La moitié dépassent de + de 100% (donc coût double par rapport au budget.)

Et la moyenne de ces dépassements est de 232% (même une fois retiré l’ovni de Montréal 1976 qui a dépassé son budget de 720% !)

Que le budget explose une fois ou deux, on pourrait le comprendre. (Une erreur de gestion, ça arrive.)

Mais que cela se produisent sur toutes les organisations des JO sur 50 ans, ça pose question !

(Si tu veux voir les chiffres, c’est par ici)

Du coup, on fait comment ?

Le premier pas pour éviter de tomber dans un piège, c’est de savoir qu’il existe.

Ce n’est pas suffisant.

Mais c’est un début.

Ensuite, il faut chercher à confronter les éléments du projet à du factuel.

Pour commencer : existe-t-il des chiffres de succès (ou d’échec) pour le même type de projet ?

Donc si je veux ouvrir un restaurant, il me faut aller chercher : 

  • Combien de restaurants ouvrent par an? 

  • Combien sont encore opérationnels après 2 ans ?

  • Qu’est-ce qui a causé leur perte ?

Ou si je veux atteindre un objectif : 

  • Combien de personnes l’ont déjà atteint ?

  • Combien ont échoué ?

  • Quelles étaient leurs erreurs ?

Fun fact au passage : alors que notre biais de suroptimisme nous fait éviter les analyses, et donc nous fait prendre des risques,

Nous avons un autre biais qui s’active lorsque tout est très (trop) précis : l’aversion au risque, qui lui nous fait peur et bloque notre action.

… Même pour des risques minimes 😅

Mais on parlera de ce biais une autre fois.

Attention cependant :

Ce ‘retour à la réalité’ ne doit empêcher ni l’action ni l’ambition.

Si tu penses que la lutte contre le biais de suroptimisme revient à détruire l’optimisme, détrompe-toi !

Nous avons besoin de l’optimisme pour avancer.

Sans lui, il n’y aurait pas de créateurs, d’artistes, ou d’entrepreneurs.

Sans optimisme, chercherions-nous à nous améliorer ?

Sans optimisme, nous lèverions-nous chaque matin ?

Si tu me lis depuis quelque temps, tu sais que mon propos est d’apporter de la nuance.

Notre cerveau aime bien voir les choses en mode binaire :

Bien / mal

Ami / ennemi

A faire / à éviter

Optimisme / inertie

Il faut apprendre à sortir de cette vision binaire pour les projets et les personnes qui sont importantes pour nous.

Plutôt que de se confronter à la réalité pour tuer son optimisme, il s’agit plutôt de le canaliser.

En mesurant les risques réels, nous sommes mieux armés pour mettre en place des actions de prévention de ces risques.

Et plutôt que d’espérer béatement que tout se passe bien, nous avons un meilleur contrôle.

Et généralement, la prévention d’un risque évite que celui-ci ne devienne un problème.

Défi de la semaine

Choisis un de tes projets actuels. (Un qui est important pour toi 😉 )

Et demande toi :

“Mon suroptimisme m’a-t-il rendu aveugle sur certains points ?”

En particulier :

  • As-tu vérifié les données de base ? (C-à-d combien de projets similaires ont réussi ou échoué)

  • As-tu évalué les risques à leur juste valeur ? (En étudiant les échecs des autres)

  • As-tu mis en place des choses pour limiter leurs impacts potentiels ? (En définissant un plan d’action)

Tes commentaires m’intéressent !

N’hésite pas à m’envoyer un message pour me dire :

  • Ce que tu as apprécié,

  • Ce que tu as détesté,

  • Ce que tu as testé,

  • Ce qui a marché,

  • Ce qui a bloqué,

  • Ce dont tu aimerais que je parle dans une prochaine édition.

Je suis à ton écoute et je te répondrai avec plaisir.

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