Le mythe de la prise de parole en public

Encore une illusion créée par notre cerveau

Parler devant un public, c’est si facile pour moi… Ou pas !

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Si je te dis “prise de parole”,

Qu'est ce qui te vient tout de suite à l'esprit ?

Le stress d'être devant des gens ?

Le sentiment “de ne pas être fait pour ça” ?

De devoir assurer comme Barack Obama ou Oprah Winfrey ?

Je suis sûr que tu penses qu’il y a des personnes qui ont un talent inné pour parler en public.

Tu as d’ailleurs peut-être pensé à moi :

  • Magicien

  • Mentaliste

  • Conférencier en entreprise

Je pourrais également te dire que :

  • J'ai fait de l’improvisation théâtrale pendant une dizaine d'années, et que

  • J’ai été membre de clubs de prise de parole et de leadership.

Tu trouverais probablement tout cela normal ou logique.

En revanche, si je te dis que :

Je suis un ancien timide (genre celui qui n’ose pas dire non à un vendeur qui te propose des chaussures qui ne te vont pas,)

Ou, que sur l’échelle extraversion-introversion, je suis du côté introverti (je récupère de l'énergie en étant seul dans mon coin plutôt qu’entouré de monde.)

Ça te semblerait peut-être bizarre.

Pourtant, c'est bien le cas.

Je pense qu’aujourd’hui, dans notre société, la prise de parole est vue comme un talent inné.

Les grands personnages qui défendent des grandes causes, ou les managers qui s’expriment devant leurs équipes ont un talent, un don pour la prise de parole.

Ils n’en seraient d’ailleurs pas là où ils en sont s’ils n’avaient pas ce talent.

Et si toi tu n'as pas ce talent inné, ben c’est mort.

C’est d’ailleurs ce que je me suis dit pendant de nombreuses années…

Mais c’est un mythe !

Aujourd’hui, je pense que la prise de parole c’est une compétence.

Et une compétence, ça se développe.

Par tous ceux qui en ont envie.

Mais revenons au mythe.

Pourquoi est-ce qu’il existe encore aujourd’hui ?

Tout simplement car il s’entretient lui-même :

Si une personne est bonne en prise de parole (tribuns, leaders politiques, entrepreneurs, etc.) on va la mettre en avant.

Plus on la met en avant, plus elle continue de développer cette compétence.

Plus elle devient bonne en prise de parole.

Comme on dit entre développeurs : Rincer. Recommencer.

Et rarement nous verrons tout le travail qu'il y a derrière.

Le meilleur exemple que j'ai de cela c’est le dossier spécial Eloquence du Point, que j’ai acheté il y a quelques années.

(Au passage : je n'aime pas forcément le mot “éloquence”… J’y reviendrai peut-être une autre fois.)

Bien qu’en couverture il soit suggéré qu’on peut “développer ses compétences,”

À l'intérieur, il y a de nombreux articles ou passages dont le message est plutôt “telle personne est née pour être un bon orateur.”

Ou comment entretenir le mythe une fois de plus.

La prise de parole est une compétence

Je sais que ça peut être surprenant.

On a peu l'habitude de la qualifier de cette manière.

Mais c'est clairement une compétence.

Ce n'est pas qu’il y a des personnes qui sont nées pour ça,

Et d'autres qui sont vouées à être toujours stressées,

Ou à bafouiller devant un public.

C'est une compétence qui se développe.

Une des difficultés, c'est de trouver des opportunités pour la développer.

Pas simple de trouver un public sympathique ou bienveillant prêt à nous écouter !

(Il existe des solutions. On en parle quand tu veux ! 😉)

Mais la première étape reste néanmoins de dépasser cette illusion que nous avons que la prise de parole est quelque chose d'inné,

Plutôt que quelque chose d'acquis.

Étant un ancien timide et un actuel introverti, tu comprendras pourquoi je défends fortement que tout le monde est capable de prendre la parole 😆 

Il suffit juste de s’entraîner et d'avoir les bons outils.

Mais pourquoi avons-nous tendance à créer cette illusion ?

Notre cerveau, ce créateur d’illusions

Oui.

Encore et toujours lui !

Si tu me suis depuis quelques temps, tu l'as déjà lu dans une précédente édition :

Notre cerveau va vite pour se faire une représentation du monde.

Et il se base sur des modèles.

Quels sont les modèles à sa disposition concernant la prise de parole en public ?

Les personnes qu’on voit à la télé,

Qu’on entend à la radio.

Les acteurs dans les films.

Les comédiens au théâtre.

Le PDG de la société.

L’entrepreneur innovant.

Le collègue qui se met en avant à chaque réunion.

Sans compter les émissions concours type La France a un Incroyable Talent ou The Voice qui capitalise sur le côté ‘talent inné’ qui va être ‘révélé’ grâce à l’émission 🙄 

Il y a une surreprésentation des bons orateurs dans ce qui est accessible comme point de comparaison pour notre cerveau.

Mais pourquoi on ne considère pas tout le travail qui est derrière ?

D’une part, parce que ce travail est rarement mis en avant.

Cf. le mythe plus haut :

À un acteur sur un plateau télé, on ne demande pas : “combien de temps avez-vous mis pour devenir ce personnage iconique à l’écran ?”

Mais on lui dit plutôt : “vous êtes tellement incroyable et doué ; ce rôle était écrit pour vous.”

Où d’un manager qui s’exprime bien, on va se dire entre collègues : “il est vraiment doué.”

Rincer. Recommencer.

D’autre part, d’un point de vue statistique, peu d’entre nous peuvent côtoyer au quotidien un grand orateur.

Et du coup, à connaître sa réalité,

À comprendre comment il ou elle est devenue un grand orateur.

À connaître ses doutes,

Ses périodes d’hésitation,

Le stress qu’il ou elle peut avoir avant d’être sur scène (et comment sa gestion permet de dissimuler cela,)

Le temps pris pour préparer un discours.

Cette réalité nous est, au finale, inaccessible.

Et c’est là où notre cerveau nous joue un tour :

Il va juger le résultat, basé uniquement sur ce qui lui est accessible.

Et en cherchant une cause unique.

On appelle cela :

L’erreur fondamentale d’attribution

Notre cerveau a la tendance naturelle à chercher une cause unique pour expliquer un phénomène.

C’est tout à fait normal lorsqu’on se rappelle que notre cerveau va vite,

Car il doit aller vite pour assurer notre survie.

Notre cerveau va donc combiner ce qui lui est facilement accessible,

Et trouver une cause unique qui explique tout cela.

Car cela demande moins d’énergie.

“Je vois des bons orateurs”

“Je ne suis pas un bon orateur”

“Donc ça vient d’eux”

Et en bonus : “d’autres —à qui je fais globalement confiance— disent qu’ils ont du talent”

Avec ces éléments, difficile d’arriver à une autre conclusion que :

“Il faut du talent… Que je n’ai pas” 😓

Et donc je ne vais même pas essayer…

Bien entendu, cette erreur fondamentale d’attribution peut se réduire en augmentant nos connaissances.

Si je personnellement suis convaincu que la prise de parole est une compétence,

C’est parce que j’ai lu des livres,

Écouté des experts,

Que j’ai fait des exercices,

Que j’ai testé plein d’outils,

Et que j’ai vu mon évolution.

Ainsi que celles d’autres qui soit, m’accompagnaient sur ce chemin, soit que j’ai accompagnées.

Mais encore fallait-il que je dépasse mon illusion initiale !

Ce sentiment du : “ce n’est pas fait pour moi.”

Et du : “je ne suis pas né pour cela.”

L’éducation comme déclencheur

Parfois, ce dépassement de nos illusions se produit grâce à l’éducation.

Mais pour la prise de parole, elle est rarement mise en avant dans nos formations scolaires en France et en Belgique.

Contrairement aux États-Unis par exemple où les enfants sont régulièrement invités à s’exprimer devant la classe dans un Show & Tell :

Ils amènent un objet qu’ils aiment et doivent expliquer aux autres pourquoi.

Sans pression d’être noté sur l’exercice.

Expérience complètement différente des récitations de poèmes que je devais faire en classe plus jeune ! 😆

(Ça te rappellera peut-être des —mauvais ?— souvenirs)

Parfois, le dépassement se produit grâce au hasard.

Subjugué par une pièce de théâtre,

Tu décides de prendre des cours et tu apprends comment agir et parler sur scène.

Ce n’est pas tout à fait la prise de parole en public que tu fais lors de réunions ou de conférences,

Mais il y a plusieurs compétences transposables.

Ou alors, fasciné par les candidats d’un concours d’éloquence,

Tu apprends à écrire un discours.

Là encore, ce n’est pas tout à fait la prise de parole en entreprise,

Mais il y a aussi des compétences transposables.

Ou tu lis une newsletter où un introverti t’explique qu’il a pu devenir magicien et conférencier.

(Exemple purement au hasard 🤣)

Mais surtout, tu as appris que tu pouvais apprendre dans ce domaine.

Le jeu comme moteur

Récemment, une consultante expérimentée me partageait :

La prise de parole ce n'est vraiment pas pour moi.

Je le fais.

Je me force à le faire.

Mais je n’y prends aucun plaisir.

C’est toujours une difficulté pour moi.

Ça m’a tout de suite attristé.

Car je sais que chacun peut trouver sa manière de faire,

Pour que ça devienne un plaisir.

Je pense que c’est une des raisons du mythe :

Les personnes expertes peuvent avoir du mal à exprimer qu’ils ont dû travailler pour atteindre le niveau où ils en sont,

Car ils ont pris plaisir à le faire.

Ils ne se sont pas nécessairement rendus compte qu’ils travaillaient pour devenir de meilleurs orateurs.

Par exemple, si enfant, je suis dans une famille où on va me mettre en avant,

Ou où on va me demander de raconter une histoire devant tout le monde.

J’aurais un rapport avec le fait de ‘parler devant tout le monde’ très différent

Si je suis dans une famille où il faut toujours se taire et parler à voix basse.

Mon sentiment me rendra enthousiaste ou réticent lorsque je serais à nouveau invité à m’exprimer devant les autres.

Et viendra continuer d’alimenter mes illusions.

Rincer. Répéter.

La difficulté reste donc de trouver le moyen de s'amuser.

Comment est ce qu'on va le trouver ?

Comment est-ce qu’on va expérimenter ?

Comment est ce qu'on va devenir à l'aise ?

Pour ma part, c'est en partie pour cela que j'ai exploré différentes choses.

Que ce soit en improvisation théâtrale, ou dans des clubs de communication et de leadership comme Toastmasters.

J’ai pu explorer, tester, expérimenter.

Découvrir ce qui pouvait me convenir.

Et constater ce qui ne me convenait pas !

(Et ne décider de cela seulement après avoir testé plusieurs fois, car au début, c’était souvent un calvaire pour moi ! 😆)

C'est exactement ce que je te conseille de faire.

On en parle sur Paris ?

Si tu veux me voir et m'écouter parler plus en détail de ce sujet, je serai à Paris le 1ᵉʳ juin pour la Journée Anti Blabla organisée par Gilles Durouchoux et son équipe.

Il s’agit d’une journée pour casser les codes de la prise de parole en public.

Trop souvent en entreprise, on voit des gens qui viennent avec des slides remplis de texte.

(Peut être l’as-tu déjà fait d’ailleurs… Moi oui 🤫)

Comment trouver d'autres voies ?

Comment être plus impactant ?

Que ce soit en entreprise ou ailleurs.

Comment gérer le stress ?

Comment travailler la confiance ?

Et encore plein d’autres choses !

Tout cela dans un cadre fun et bienveillant.

Ce sera un plaisir de t'y retrouver.

Il y a un tarif early bird à 70 € jusqu’au 10 avril (ou lorsque les 70 premières places seront prises.)

Décide donc toi vite si cette expérience te tente !

Défi de la semaine

Choisis une personne de ton entourage que tu trouves douée dans un domaine.

Et pour laquelle tu te dis “elle a vraiment un talent.” 

Va lui demander comment elle a développé ce talent.

Et combien de temps elle y a passé.

(Et si elle te répond quelque chose du genre “j’ai commencé un jour puis c’est venu tout seul” insiste pour avoir un nombre d’heures par jour ou par semaine consacrées à cette activité 😉)

Puis demande-toi : “comment pourrais-je développer ce talent ?”

“Quelle serait ma première étape ?”

A toi de voir si tu as envie de la réaliser ensuite (sans obligation aucune 😉)

Tes commentaires m’intéressent !

N’hésite pas à m’envoyer un message pour me dire :

  • Ce que tu as apprécié,

  • Ce que tu as détesté,

  • Ce que tu as testé,

  • Ce qui a marché,

  • Ce qui a bloqué,

  • Ce dont tu aimerais que je parle dans une prochaine édition.

Je suis à ton écoute et je te répondrai avec plaisir.

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