Le reflet de l'illusion

Si tu m’as déjà vu lors d’une soirée, tu sais qu’il y a une question que j’aime beaucoup poser : 

Outre le fait que cette question surprenne (le terme est peu connu, cf. #monpetitcombat dans les éditions précédentes,)

Elle permet de commencer de belles discussions.

Souvent cela tourne autour des (mal nommées) illusions d’optique.

Ou sur le fait d’avoir déjà vu un magicien en vrai.

Mais une réponse m’a récemment surprise :

Les tableaux de peinture.

Les autres personnes du groupe ont aussi été surprises.

Je n’ai eu cette réponse qu’une seule fois.

Alors que c’est tout à fait juste !

Un tableau (ou un dessin) est un objet en 2D, et notre cerveau le réinterprète en 3D sans que nous n’en ayons conscience.

Tout se fait en automatique.

Dans ma conférence La Magie des Sens, je détaille les processus qui font que notre cerveau est capable de nous faire “voir” une illusion.

Cela repose sur deux grands axes : 

1. Notre cerveau est câblé pour le visuel

2. Notre cerveau doit aller vite

Pour le deuxième axe, j’en ai déjà parlé dans une édition précédente.

Creusons donc le premier.

Un cerveau visuel

Selon les estimations, entre 10% et 20% de notre cerveau est dédié au traitement du visuel.

On a des neurones spécialisés pour à peu près tout : 

• Les lignes droites

• Les lignes courbes

• Les angles à 90°

• Les angels à 45°

• La profondeur

• La hauteur

• La longueur

• Les couleurs

• Les visages

• Etc. etc. etc.

Et lorsque ces neurones (ou réseaux de neurones) s’activent, notre cerveau cherche dans sa base de données quel(s) modèle(s) s’en rapprochent le plus.

Car oui, notre cerveau possède un stock de modèles.

Cela lui permet de comprendre le monde avec le moins d’efforts possibles.

D’ailleurs, dans nos premières années de vie, nous ne faisons que ça :

1. Expérimenter et analyser le monde, puis

2. Créer des modèles pour ne plus avoir à faire l’effort de l’analyser.

Du coup, quand notre cerveau se trouve devant un tableau, les lignes, les couleurs, les perspectives allument des neurones.

Neurones qui activent la reconnaissance de modèles : 

• Un cheval

• Une personne

• Un château

• La mer dans le fond

• Les arbres devant

Puis notre cerveau recompose tout ensemble.

Et nous voyons le paysage, les personnages, les actions.

En 3D.

Comme si c’était réel.

Et ce n’est pas seulement pour les images 2D…

Ce fonctionnement “modèle - hypothèse - réalité” ne s'applique pas seulement aux tableaux.

Si tu m’as vu en conférence sur le sujet, tu sais que j’explore plusieurs types d’illusions avec mes participants.

Du visuel bien sûr.

De la forme la plus simple : un toit de garage pour une voiture miniature.

A la plus complexe : un ensemble de points mouvants qui font penser à un dalmatien qui marche.

Mais également avec d’autres sens.

Pense aux films.

Où tu as l’impression que le son vient de la bouche des personnes à l’écran (et non des hauts-parleurs…)

Où on pleure pour un personnage (qui n’est qu’un acteur…)

Merci les neurones miroirs pour reconnaître les émotions !

J’adore partir d’illusions simples pour arriver à faire ressentir que notre cerveau crée sa propre version de la réalité.

Plutôt que de la décrire fidèlement.

Car ce qui se passe au niveau visuel, se passe à tous les autres niveaux également !

• L’opinion que tu as d’une personne

• L’analyse que tu fais d’une situation

• La manière dont tu te comportes avec les autres

• La façon dont tu prends une décision

Notre cerveau est très doué pour nous masquer ses processus internes.

Tout comme il est doué pour nous faire croire qu’il n’a rien fait.

A part nous retranscrire l’évidence même…

Défi de la semaine

Regarde autour de toi.

Qu’est-ce que tu expérimentes au quotidien qui pourrait être considéré comme une illusion ? (tableaux, dessins, sonorités…)

Juste pour titiller ta curiosité sur comment ton cerveau a créé cette expérience.

Et tu pourras me partager alors tes réflexions lorsqu’on se verra et que je te poserai la question “As-tu déjà vu une illusions visuelle ?”

(Bon, tu peux aussi m’envoyer un email 😉)

Tes commentaires m’intéressent !

N’hésite pas à m’envoyer un message pour me dire :

• Ce que tu as apprécié,

• Ce que tu as détesté,

• Ce que tu as testé,

• Ce qui a marché,

• Ce qui a bloqué,

• Ce dont tu aimerais que je parle dans une prochaine édition.

Je suis à ton écoute et je te répondrai avec plaisir.